Tout le monde vous le dira : photographier, c'est apprendre à regarder, à maîtriser la course de son regard afin de sélectionner ce qui, dans le magmas de réalité, est digne d'en être extrait, d'en être magnifier par la fixation. Mais la question est, dès lors, de savoir ce que regarde le regard, pourquoi il le regarde et - peut-être - se laisse également lui-même regarder. C'est le mystère de la relation qui se noue entre le photographe et son "sujet", entre le voyant et le visible qui, par l'acte photographique, en viennent à s'épouser, à s'entremêler et, finalement, à se confondre. Le photographe est donc celui qui se transcende - et est transcendé - par la présence irradiante d'un "sujet", d'un ailleurs dissimulé dans la substance même des choses. Tel un "chasseur chassé", le photographe ne prend donc de son "sujet" que ce qu'il est prêt à lui donner...